June 18, 2010

Vincere! - Berlusconi, Mussolini et "La Libre Belgique"

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Comme Mitterrand, Mussolini avait une femme et un enfant cachés. De ce scoop historique, Marco Bellocchio tire un film formidable qui explicite le mot "mise en scène". A la base, il y a un mélodrame, l’histoire d’une femme qui donne tout à un homme : son cœur, son corps, ses biens. Ida Dalser sacrifie à tout à Mussolini qui, lui, la sacrifiera à son destin politique en l’enfermant dans un hôpital psychiatrique. Pour donner à cette histoire toute sa puissance, son italianité, Bellocchio la traite sur le mode de l’opéra. D’une certaine manière, la musique est à l’opéra, ce que l’image est au cinéma : la composante fondamentale. D’autant qu’à l’époque des faits, le cinéma est muet. Sans renoncer à la parole, Bellocchio imagine son film comme s’il était muet en lui donnant un rythme particulier et en démultipliant la force expressive des images. C’est tout à la fois un récit poignant, une métaphore lumineuse d’une Italie trahie, une mise en abyme politique établissant une continuité de Mussolini à Berlusconi. Vincere, ce n’est pas du cinéma, c’est du 7e art. (Home Screen/Twin Pics)
La Libre Belgique

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